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La répartition de 1798 avait donné au département de la Moselle sa plus grande étendue, car il ne touchait plus que des terres françaises ; les traités de Campoformio (1797), de Lunéville et de Paris (1801) avaient ratifié la prise de possession des provinces de Belgique, des provinces du Rhin et du duché des Deux-Ponts ; tout nom qui n'était pas celui de la France avait été effacé de la carte, jusqu'au Rhin !

Malgré des campagnes héroïques en 1813 et 1814, Napoléon 1er est obligé d'abdiquer et d'accepter la souveraineté de l'île d'Elbe : il fallut se résigner à d'amers sacrifices !

En ce qui concerne la Moselle, au lieu de conserver les limites entre Perl et la basse Sarre comme stipulé dans le traité passé en 1778, on tirait une nouvelle ligne entre Perl et Fremestroff, ce qui enlevait au canton de Sierck une vingtaine de communes ; de plus, le canton de Tholey cessait de nous appartenir ; en revanche, les cantons de Sarrebruck et d'Arneval (appelé aussi saint-Arnuald), ainsi qu'une partie de celui de Lebach, étaient détachés de l'ancien département de la Sarre (qui cessait d'exister), pour faire partie de la Moselle et les deux rives de la Sarre faisaient partie du territoire jusqu'à Fremestroff (ce qui nous mettait en possession des terrains des houillères de la Sarre).

Une ordonnance royale du 18 août 1814 prononça la réunion des territoires cédés à l'arrondissement de Sarreguemines ; ils étaient divisés en 2 cantons : ceux de Sarrebruck et d'Arneval.

Le 20 novembre 1815, à la suite des « cent-jours », le second traité de Paris vint imposer de nouveaux sacrifices, si défavorables et si affligeants, qu'ils se firent sentir d'une manière cruelle dans notre département...
Il fut privé des cantons de l'ancien département de la Sarre cédés en 1814 ; les deux rives de la Sarre au-delà de Grosbliederstroff furent attribuées à l'étranger, les places et le canton de Sarrelouis, œuvre de Louis XIV, ainsi que le canton de Réling, également.

Le nouveau tracé, du à ce traité de 1815, n'avait d'autres buts que ceux de placer entre trois forteresses importantes (Luxembourg, Sarrelouis, Landau) la seule forteresse, la grande place d'armes qui restait à la France pour couvrir sa frontière entamée : Metz !… Et de récupérer, par la même occasion, les richesses du sous-sol sarrois !

D'après l'acte final du congrès de Vienne (9 juin 1815), toutes les terres dont la Moselle avait été dépouillée furent attribuées à l'Autriche ; à la fin d'octobre, on décida que les parties voisines de la Sarre passeraient à la Prusse ; et, un peu plus tard, que la Bavière prendrait possession de Landau, Spire, etc.…

Dès cette époque, le département de la Moselle va concourir à la prospérité nationale française et participer à l'essor industriel du XIXème siècle, s'adonner à l'industrie sous l'impulsion de familles comme, par exemple, celle des De Wendel.

Les frontières de la Moselle, depuis ce désastre, n'eurent plus à subir que des modifications minimes, importantes pour les populations, mais insignifiantes pour les politiques !
Ces traités avaient, au total, fait perdre au département 108 mairies, 23500 hectares de terrains et 8157 habitants !