Le Mont Saint Quentin, dont le sommet domine Metz et la vallée de la Moselle de près de 200 mètres, attire l’Homme, depuis des millénaires. Lieu de cultes dans l’Antiquité gauloise, et lieu de promenades de nos jours… Lieu de combats, aussi, durant la guerre qui opposa la France à la Prusse à la fin du XIXème siècle !
A cette époque, ce sont les armées belligérantes qui l’ont fort convoité ! Point culminant du Pays Messin, il constituait en effet une position stratégique de la plus haute importance, qui permettrait aux troupes qui s’y positionneraient de contrôler Metz et sa périphérie… Le commandement français l’avait bien compris…

Les tensions sont vives, en ce début de la seconde moitié du XIXème siècle, entre la Prusse et les autres Etats européens. Après la victoire des troupes de Bismarck sur le Danemark et l’Autriche, les autorités françaises redoutent – à juste titre – que les frontières de l’Est de l’Hexagone soient à leur tour assaillies par la puissante et bien équipée armée germanique. Il s’avéra donc impératif de protéger la ville de Metz, qui, la première, se trouverait face à l’ennemi, par un nouveau réseau de fortifications.
Ci contre : l'armée prussienne en action.

L'édification des ouvrages du Mont Saint Quentin fut, ainsi que l'on peut aisément l'imaginer, la plus contraignante et la plus complexe techniquement. Elle nécessita de très importants travaux : creusement de longs fossés et enterrement d'installations militaires dans le sol calcaire, établissement de petits ouvrages secondaires destinés à protéger les principaux, et, évidemment, construction de ces ouvrages principaux, nécessitant l'apport de nombreux matériaux - sable, brique, pierre - permettant un blindage efficace capable de résister aux plus récentes innovations dans le domaine de l'artillerie.
Les imposants murs du Fort Diou,
isolés des alentours par un profond fossé
(au premier plan).
La garnison, de plus de 600 hommes, disposait pour se défendre face à l'ennemi d'un armement conséquent : près de 40 canons, 6 obusiers, et 10 mortiers.

4 Contexte historique

Un projet pharaonique 3

En 1866, le Comité des Fortifications décide la construction de cinq importants ouvrages défensifs autour de la ville : un à Queuleu, un à Saint-Julien, un à Saint-Eloy, et deux sur les hauteurs du Saint Quentin (un sur le sommet du mont, et un autre, un peu plus loin, sur le plateau dit des Carrières, dont le plan figure ci-dessous), qui devront être capables de se soutenir réciproquement. Il s'agit véritablement d'un projet gigantesque, impliquant de très importantes dépenses... Mais tel est le prix à payer pour faire de Metz un camp retranché imprenable !

 

Un projet pharaonique 3

4 Visite des installations

En-Moselle.com vous guide à la découverte de ces robustes ensembles fortifiés, en vous présentant les caractéristiques de leurs différents composants, et en vous décrivant leur état actuel...

Commençons notre périple au pied du relais de communications, qui, depuis le début des années 1980, accentue encore la visibilité du Saint Quentin.
Juste derrière la tour se trouve le Fort Diou, imposant ouvrage à la forme d'un trapèze irrégulier, isolé par un profond fossé franchissable via un pont levis.
S'il est aujourd'hui entouré d'une dense végétation, qui masque la vallée, il est important de préciser que cette végétation n'existait pas au début du siècle dernier, et qu'elle n'entravait donc pas la vue sur les alentours... d'où l'intérêt stratégique considérable du site. L'ensemble était protégé, à l'Ouest, par plusieurs bastions, équipés d'un cavalier, ouvrage surélevé augmentant la puissance de feu. La face Nord, elle aussi dotée d'un bastion, abritait les magasins à poudre, le corps de garde intérieur, ainsi que la casemate d'infanterie.