Lors du soulèvement des peuples
gaulois contre les armées de Caesar, le Médiomatriks avaient envoyé quelques
8000 guerriers au secours de Vercingétorix bloqué dans la ville d'Alésia,
avec l'insuccès que l'on sait, la reddition de ce dernier, et l'occupation
par l'envahisseur de tout le pays.
Les
romains avaient vite compris l'importance stratégique de l'oppidum de Divodurum,
situé aux frontières de l'Empire, protégé par les rivières Moselle et Seille,
et avaient fait de celui-ci une grande ville, non pas romaine, mais sous le
protectorat de l'Empire.
Ils dotèrent le pays d'un fort réseau routier, aux chaussées solidement bâties,
bornées, sur lesquelles circulaient leurs troupes, bien évidemment, mais aussi
des commerçants et leurs marchandises.
La Moselle était sillonnée de bateaux transportant du vin, des céréales, des
pierres, du sel, et bien sûr, des métaux, du bois, qu'on échangeait contre des
pièces de monnaie - qui étaient frappées, en ce qui concerne notre région, à
Sarrebruck !
La région mosellane connut,
pendant presque quatre siècles, une longue période de paix et de prospérité,
pendant laquelle furent construits nombre de monuments dont on peut, aujourd'hui
encore, admirer les vestiges : les ruines de l'aqueduc,
en grande partie souterrain, qui menait l'eau des sources de Gorze
à Divodurum (alors peuplée de plus de 20000 habitants), sur une longueur de
vingt-trois kilomètres, nous donnent une idée du génie des occupants, même
si le financement de cette oeuvre fut assuré par le produit des « sévirs
augustaux » locaux, « collèges » destinés aux riches apprentis...
Stèle funéraire
romaine découverte à Metz
Le
latin remplaça peu à peu les idiomes locaux, tout en en gardant certaines racines
et certains termes, mais c'était ce premier qui était enseigné par des magisters
rétribués par l'état romain. Ainsi, le village de
« Bibiche », par exemple, porte un nom de racine gauloise !
La vie de nos ancêtres changea peu à peu ; les habitants adoptèrent peu à peu
la toge, se mirent à manger comme des romains, prirent des bains à leur façon,
non seulement dans des thermes, mais aussi dans des villes d'eau !
Le long des voies romaines allant vers Trêves, Strasbourg ou Lyon, se développèrent
de grandes et belles villes, aux rues rectilignes, se coupant à angle droit,
où s'élevaient des palais, des temples, des termes abondamment alimentés en
eau potable !
Peu à peu, les peuples dits : « barbares », d'abord employés comme esclaves,
puis affranchis et enfin reconnus Hommes libres, firent peser, par leur présence
dans la région, le poids de leurs cultures qui s'additionna avec les apports
des armées d'occupation ; ces dernières amenaient en effet, de leurs conquêtes
lointaines, des cultes de divinités jusqu'alors inconnues dans la région, telles
celle d'Isis et de Mithra. On rendit même un culte à Rome et à Auguste !
Les Francs et les Alamans, peuples germaniques, qui vivaient à l'origine sur
la rive droite du Rhin, s'immiscèrent peu à peu dans la population locale :
des heurts eurent lieu. Les richesses accumulées dans notre région, ainsi que
le pays, au climat doux et au sol fertile, en effet des objets de convoitises
!
Ils
adoptèrent leurs dieux, tout en conservant les leurs, mais, surtout, ils partagèrent
leur passion pour les jeux du cirque : ainsi, il y avait à Divodurum deux amphithéâtres,
situés à proximité de la cité.
L'un, le plus grand et l'un des plus vastes du pays (20000 places !), près du
quartier actuel du Sablon, qui était alors un riche faubourg ; l'autre, plus
petit et plus récent, à droite du bras droit de la Moselle.
Les frontières furent alors fortifiées par les Romains, ce qui permit de contenir
les tribus belliqueuses, pendant près de deux siècles. Puis, au IIIème siècle,
Francs et Alamans pénétrèrent de force dans le pays et mirent la région à feu
et à sang !
Les empereurs Postumus et Constantin les repoussèrent, mais les habitants des
grandes villes, ne se sentant malgré tout pas en sécurité, entourèrent celles-ci
de remparts : Divodurum, par exemple, n'hésita pas à sacrifier ses riches faubourgs
pour élever des murailles.