Les Gaulois de Moselle eurent
à se défendre contre les Germains. Aussi avaient-ils établi des forteresses
sur les hauteurs, ainsi que dit précédemment, les « oppida », villes fortes,
entourées de murailles constituées par des assemblages de poutres, de pierres
et de terre.
La principale ville était, en Moselle, Divodurum, la capitale des Médiomatriques,
située sur la butte de Sainte-croix, protégée entre les rivières Seille et
Moselle.
L'autre force est celle des druides, qui exercent en qualité de prêtres et
de juges, qui exercent une haute influence sur la population et sont craints,
même des chefs !
Ils
ont un parti constant au sein de la nation, tant auprès des marchands
que de tous ceux qui font profession d'art, car ils sont habiles à régler les
litiges, à juger des intérêts de chacun. De plus, en temps de paix, l'importance
de l'autorité des chefs diminuait, car les intérêts des uns et des autres fluctuaient,
divergeaient : il arrivait même qu'au sein d'une même famille des conflits éclatent,
même entre parents proches ! Il n'était pas rare de voir un chef puissant, essayer
d'exercer son autorité sans contrôle, mais, si le parti des juges ou d'une faction
rivale l'emportait, le premier était jugé et pouvait être condamné à être brûlé
vif !
Dans chaque tribu donc, les guerriers, les prêtres, les magistrats délibéraient
en commun sur la guerre, mais aussi sur les lois, sur la paix, tous les sujets
d'intérêts publics.
On peut imaginer les terribles
combats, opposant des tribus rivales, qui se déroulèrent dans
les bois de Moselle...
La
parole, le verbe, avaient beaucoup d'importance : le bon orateur était apprécié,
et ses arguments avaient toute chance de prévaloir ! Le discours soulevait tant
de respect, que, si un auditeur venait à troubler un orateur d'une manière bruyante,
on allait lui intimer, par deux fois, de faire silence et, la troisième fois,
on lui fendait sa saie (manteau court, en laine) de haut en bas !
L'armée, se composait surtout de cavaliers, nous l'avons dit, dont les nobles
formaient le premier rang. Ils étaient accompagnés d'écuyers, au nombre de deux,
montés comme eux, habiles à manier les chevaux, qui formaient le deuxième et
troisième rang derrière leur maître. Si le cavalier était renversé dans un choc,
le premier serviteur donnait son cheval et le chevalier était ainsi aussitôt
remonté. Si le maître était blessé ou tué, le serviteur prenait alors rang en
première ligne, et comblait le vide. Si ce serviteur là l'était aussi, il était
remplacé par le troisième… Cette façon de combattre était appelée trimare.
Les cavaliers pouvaient aussi se servir d'un char à deux chevaux, le « covin
», dirigé par un serviteur pendant que le chevalier lançait des traits
sur l'ennemi ! Le chariot, armé d'une longue pointe sur l'avant, perçait les
rangs ennemis ; les traits épuisés, le guerrier sautait en bas du chariot et
combattait alors à l'épée, souvent accompagné de
dogues
féroces dressés à s'élancer sur les hommes comme sur les bêtes dans les forêts
!
Les « belges » excellaient particulièrement au maniement de ces
chars.