La société gauloise, comme
beaucoup d'autres, fonctionne avec deux catégories de dirigeants.
Leur nature nous est peu connue ; cependant, il est possible, à la lecture
de faits énoncés, de tirer quelques constatations.
Il existe des chefs de guerre, et d'autres qui dispensent la justice et sont
dépositaires des sciences morales, physiques et religieuses. Strabon, un géographe,
nous apprend que les Gaulois élisent chaque année un magistrat, qui rendra
justice, ainsi qu'un chef de guerre.
Le premier appartient à la classe des prêtres ou à celle des druides, tandis
que le second est élu au sein des plus puissantes familles et est choisi uniquement
pour commander les guerriers. Cependant, s'il acquit la gloire et sait se
faire aimer, on le choisit souvent à plusieurs reprises, et il peut ainsi
régner plusieurs années de suite.
En
fait, l'autorité, ou plutôt le partage de l'autorité, fonctionne sur des principes
que l'on rencontre un peu partout : les plus riches propriétaires, qui combattent
à cheval, se réunissent autour d'un chef issu d'une famille puissante. La cavalerie
est la principale force de ce peuple ; les romains les appellent « chevaliers
» (equites), et désignent par « clients » les guerriers d'élites qui, dans chaque
canton, se dévouent complètement à la fortune du chef désigné…
Ils
forment ce que l'on appelle un « clan » Il existe aussi des guerriers de rang
inférieur, « clients » des chevaliers, appelés « ambactes », qui sont recrutés
dans les campagnes. Ils sont généralement pauvres et sans pouvoir ; ils cultivent
la terre en temps de paix, pour le compte du « chevalier », à des conditions
peu lucratives, mais dans des conditions qui ne sont pas
En
Moselle, il y a également ceux qui s'occupent de récolter le minerai de fer,
et ceux qui se consacrent à sa transformation, en armes diverses, ainsi qu'en
vaisselle. Les Gaulois sont d'habiles forgerons ! Ils frappent, par exemple,
des monnaies d'or, d'argent et de bronze, en s'inspirant de pièces grecques.
Ils connaissent aussi l'usage du tour et sont de bons potiers, qui ornent leurs
œuvres de motifs géométriques.
Le
chef qui compte le plus de clients exerce ainsi la plus grande influence. Le
client est attaché aux intérêts de son chef ; il doit le suivre partout, courir
tous les périls avec lui, et mourir avec lui s'il ne peut le sauver ! L'abandonner
sur un champ de bataille est le comble de l'infamie, un crime : la lâcheté est
donc inexistante !
Le chef du clan peut devenir, à certains moments, comme lors de grandes expéditions
ou lorsque la défense intérieure est menacée, un chef au pouvoir absolu : il
le faut, pour réprimer la fougue et l'indocilité naturelle du Gaulois commun
!
Ainsi, lors d'une convocation urgente en armes, pour motif de défense, il arrive
que le dernier arrivé soit torturé, jusqu'à la mort, selon les lois en vigueur
!...
Poteries romaines - Metz
celles
de l'esclavage. Les esclaves et prisonniers de guerre travaillent aussi dans
les champs, mais ne bénéficient pas du statut d'hommes libres.