En-Moselle.com vous propose de découvrir la Basilique Saint Vincent de Metz, qui demeure close depuis près de trente ans... A la découverte d'une merveille oubliée...
An 968. Thierry 1er, évêque régnant
sur le diocèse de Metz, décide, avec l'appui des influentes
abbayes de Gorze
et de Saint Arnoud (encore située à cette époque à
l'extrêmité Sud-Ouest de la ville), de fonder l'Abbaye Saint
Vincent, sur les rives de la Moselle, en dehors des murailles délimitant
la cité..
Les premiers moines bâtirent, sur l'emplacement d'une ancienne église
paroissiale, la première église abbatiale. Le puissant ecclésiastique
consacra l'édifice en 972 ; il lui attribua les reliques de Saint Vincent
et Sainte Lucie (encore visibles), qu'il avait rapportées de ses voyages
en Italie aux côtés d'Otton 1er, premier prince du Saint Empire
Germanique. L'évêque fut inhumé dans cette église,
en 984. L'abbaye prospéra dans cet état primitif durant près
de trois siècles. Elle devint progressivement un centre de dispense
de l'éducation de grande envergure, dont la renommée dépassait
largement les limites actuelles de la Lorraine. Religieux et laïques
y étaient formés aussi bien à la littérature qu'aux
sciences et aux arts.
Jugeant les bâtiments comme étant devenus trops exigus et trop vétustes, indignes de la grandeur, de la puissance de la communauté bénédictine qui les occupait, l'abbé Warin ordonna, en 1248, la destruction de l'ancienne église abbatiale, et l'érection, au même emplacement, d'un nouveau sanctuaire plus prestigieux. Selon le nécrologe de l'abbaye, les travaux avaient déjà débuté lors du décès de leur initiateur, en 1251, grâce aux moyens financiers considérables dont disposait le monastère.
Néanmoins, ils ne furent probablement
complètement achevés qu'en 1376. C'est cette même année
que l'évêque messin Thierry de Boppard consacra le nouvel édifice,
au cours d'une prestigieuse cérémonie.
L'aspect de la construction était relativement classique. A l'Ouest,
en façade, s'élevait un haut clocher, tandis qu'à l'Est,
deux autres, plus petits, flanquaient - et
flanquent toujours ! - le choeur, faisant face
à la Moselle, qui coule un peu en contrebas.
Les parties supérieures de ces trois tours furent détruites
par un incendie en 1395.
Au cours de la première moitié du XVème siècle,
l'abbé Nicole de Gournay ordonna leur restauration ; il fit également
voûter le cloître de l'abbaye.
En 1705 éclata un nouvel incendie, qui endommagea à nouveau
très fortement le Hault Clochier ; après qu'il eût été,
5 ans plus tard, frappé par la foudre, décision fut prise de
le démolir définitivement.
On profita de ces travaux pour agrandir et embellir encore l'église. Ainsi, de 1754 à 1756, deux nouvelles travées furent élevées au niveau de l'ancienne façade ; de 1768 à 1786, on édifia une nouvelle façade, sur le modèle de celle de l'Eglise Saint Gervais de Paris, sous la direction des architectes Louis, Barlet et Lhuillier. A la même époque, on reconstruisit les bâtiments de l'abbaye. Cette majestueuse façade classique fut ornée, en 1900, de statues et de bas reliefs, représentant Saint Vincent, Sainte Lucie, et leurs martyres.