La partie à laquelle Metz appartenait, qui
était le « duché de Mosellane », fit invariablement, pendant six siècles,
partie intégrante de l'empire d'Allemagne.
Mais le pays n'appartint pas bien longtemps aux ducs bénéficiaires : il ne
tarda pas à se diviser en de nombreuses circonscriptions plus ou moins indépendantes
de leur autorité !
A l'époque de la décadence de la maison de Charlemagne, lorsque les comtes
et les évêques, les abbés et les cités commençaient à se soustraire à l'autorité
royale et à fonder le régime féodal, les comtes de Metz, quoiqu'investis du
pouvoir légal, ne se sentirent pas assez forts pour s'emparer de l'autorité
souveraine dans une ville déjà considérable par sa population et amoureuse
de sa liberté.
On les vit, au contraire, s'en désintéresser en la laissant s'administrer
par des magistrats municipaux nommés « scabini » ou « échevins
»,
A cette époque, aussi, grandissait le pouvoir des évêques, et ces prélats
se voyaient successivement investis par les empereurs de tous les droits qui
constituent la suprématie et le pouvoir. Déjà, une partie de leur diocèse
reconnaissait leur pouvoir temporel ; ils
exerçaient, de fait, en attendant de l'exercer de droit, l'autorité souveraine
à Metz.
Mais, l'esprit municipal, soutenu par des confédérations
locales, permanentes et héréditaires, fut plus fort que toute leur puissance,
et, au commencement du 13ème siècle, Metz s'érigeait en ville libre et impériale,
telle qu'elle le resta, en fait, jusqu'en 1552 et, selon le droit européen,
jusqu'au traité de Westphalie.
Le pays messin, compris dans les trois évêchés, passa dans le domaine de la
France en 1552. En 1631, un parlement fut institué à Metz, pour donner à l'occupation
française un caractère définitif.
La politique de Mazarin fut couronnée par le traité des Pyrénées, à la suite
duquel « le comté de Chiny » et « le Luxembourg français » dont Thionville
était la principale ville, furent définitivement cédés à la France en 1659.
La mort de Stanislas rendit en 1766 la Lorraine et le Barrois parties intégrantes
du royaume, conformément aux stipulations du traité de Vienne de 1735.
C'est avec ces éléments, d'origines diverses mais rapidement fondus dans une unité parfaite, que fut créé le département de la Moselle.